Structurellement déficitaire, le déficit commercial du Sénégal s’est dégradé de 196,3 milliards FCfa au mois d’août 2024, par rapport au mois précèdent, selon les données de la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE) basée à Dakar. De 138,7 milliards au mois de juillet 2024, le déficit commercial est passé à 335 milliards FCfa à août 2024, traduisant ainsi un affaiblissement de la production.
Source : https://www.lejecos.com/Deficit-commercial--Activi...
Au deuxième trimestre 2024, les comptes extérieurs du Sénégal affichent un déficit (-2838,0 milliards de Fcfa) aggravé de la balance des transactions courantes (compte courant) qui retrace la somme des échanges internationaux de biens (balance des biens) et de services (balance des services) du fait du creusement de la balance des biens et services (-4 110,8 milliards). Le Sénégal devra ainsi puiser dans ses réserves, ou s’endetter car il vit au-dessus de ses moyens, si l’on considère que le solde des transactions courantes exprime la capacité ou le besoin de financement et, lorsqu’il est positif, le pays peut accumuler des réserves (épargner) car il produit plus qu’il ne consomme. Ce qui n'est pas le cas.
Dans les différents postes du Compte des transactions courantes, le déficit confirme en tout cas le caractère structurellement déséquilibré de la position extérieure du Sénégal. En 2023, le déficit du compte courant était de -3528,3 milliards. Estimé à -335 milliards en août 2024 contre -138,7 milliards au mois précédent, le déficit de la balance commerciale du Sénégal s’est dégradé de 196,3 milliards de FCFA (334 millions de dollars), selon la dernière note de conjoncture de la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE). Mêmes causes, mêmes effets, cette détérioration résulte de la baisse des exportations de biens (-144,3 milliards) conjuguée à une hausse des importations de biens (+59,1 milliards). Conséquence, un taux de couverture des importations (par les exportations) évalué à seulement 40,5%, en repli de 32,3 points de pourcentage par rapport au mois précédent.
Pour rappel, le déficit commercial correspond au solde négatif de la balance commerciale. Autrement dit : lorsque la valeur des importations du pays est supérieure à la valeur de ses exportations.
Les exportations de biens se sont ainsi situées à 228,2 milliards FCFA soit une baisse de 38,7% (-144,3 milliards) par rapport au mois précédent. En revanche, dans la même période, les importations de biens au Sénégal ont progressé de 10,2% (+59,1 milliards) par rapport à juillet, pour atteindre 640,0 milliards Fcfa.
La chute des exportations tirées à la baisse essentiellement par la diminution des expéditions de produits pétroliers (-109,7 milliards) et d’or brut (-35,9 milliards) et de ciment hydraulique (-2,5 milliards), a toutefois été atténuée principalement par l’augmentation des ventes d’acide phosphorique (+15,5 milliards) et de titane (+9,0 milliards). En comparaison avec la même période de l’année dernière, la baisse des exportations est de 7,4% (-18,3 milliards). Pire, entre juillet et Août 2024, au niveau de l’UEMOA, les exportations de biens du Sénégal sont évaluées à 79,3 milliards soit une baisse de 56,8% (-104,4 milliards), par rapport au mois de juillet 2024. Cela représente 34,8% de la valeur totale des exportations de biens, soit un repli de 14,6 points de pourcentage, comparé au mois précédent. Dans la zone, le Mali reste, principalement à travers les produits pétroliers, le premier client du Sénégal avec une part de 77,9% contre 89,0% au mois précédent.
Il faut cependant souligner qu’au deuxième trimestre 2024, le solde global de la balance (l’économie réelle) des paiements s’est amélioré en ressortant excédentaire de 106,9 milliards de FCFA. En 2022, il s’était détérioré en ressortant déficitaire de 62,2 milliards après un excédent de 144,5 milliards de Fcfa en 2021.
A travers le déficit commercial, la dégradation de la position extérieure lève le voile sur les enjeux de compétitivité et d’attractivité du Sénégal, d’autant plus que l’importance du déficit peut entrainer une perte de souveraineté financière et de revenu national potentiel qui fragilise le pays, et qui impose une véritable prise de conscience.
Une activité économique atrophiée
Dans la même période de juillet à Août 2024, l’activité économique interne s’est repliée de 4,8% en liaison avec les contreperformances du secondaire (-6,8%), du tertiaire (-0,9%) et des taxes sur biens et services (-18,7%). Toutefois, sur la période, le secteur primaire s’est bien tenu (+8,9%), selon la note de la DPEE. Sur un an, l’activité économique a légèrement reculé de 0,2% au mois d’août 2024, sous l’influence de la baisse des recouvrements de taxes sur biens et services (-5,0%) et l’atonie (manque de vitalité) des secteurs secondaire (+0,0%) et tertiaire (+0,3).
L’attrition progressive de la base industrielle semble ainsi peser sur la capacité du Sénégal à se positionner dans la compétition internationale, dès lors que les producteurs sénégalais sont moins présents sur certains marchés et dépendent d’un écosystème local de fournisseurs et partenaires qui semblent de plus en plus réduit.
Ça ne tourne pas rond dans l’industrie
A fin août 2024, l’emploi salarié du secteur moderne s’est replié de 2,0%, en variation mensuelle, en raison de la baisse des effectifs dans le secondaire (-3,6%), notamment dans les industries (-2,6%) et le BTP (-9,5%). Pour sa part, l’emploi dans le secteur tertiaire est resté inchangé, du fait de l’effet combiné d’une hausse des effectifs dans les services (+0,2%) et d’une baisse dans le commerce (-0,5%).
En glissement annuel, sous l’effet des pertes nettes d’emploi dans le secondaire (-9,8%), notamment dans les industries (-9,2%) et le BTP (-13,2%), les postes pourvus dans le secteur moderne ont connu une baisse de 5,1%. Cette baisse a été, toutefois, atténuée par la hausse de l’emploi dans le tertiaire de 1,2%, en liaison avec l’augmentation des effectifs dans le commerce (+7,1%), sur la période.
Un climat de pessimisme
Le climat des affaires s’est dégradé entre juillet et Août 2024. Sur la base des Soldes d’opinion des chefs d’entreprise, apparaît le « pessimisme » des industriels, des entrepreneurs des BTP et des prestataires de services. Sur un an, l’indicateur du climat des affaires a perdu 5,4 points en août 2024, selon la note de la DPEE qui relèvent de nombreuses contraintes.
Dans le sous-secteur de l’industrie, les contraintes à l’activité relevées par les enquêtés sont la demande (42%), le recouvrement difficile des créances (33%), l’approvisionnement difficile en matières premières (31%), la concurrence (28%) et la fiscalité (11%). En rythme mensuel, le climat des affaires du sous-secteur a reculé de 6,8 points, reflétant l’orientation défavorable de l’opinion des industriels sur la production, les commandes et leurs perspectives.
Malick NDAW
Dans les différents postes du Compte des transactions courantes, le déficit confirme en tout cas le caractère structurellement déséquilibré de la position extérieure du Sénégal. En 2023, le déficit du compte courant était de -3528,3 milliards. Estimé à -335 milliards en août 2024 contre -138,7 milliards au mois précédent, le déficit de la balance commerciale du Sénégal s’est dégradé de 196,3 milliards de FCFA (334 millions de dollars), selon la dernière note de conjoncture de la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE). Mêmes causes, mêmes effets, cette détérioration résulte de la baisse des exportations de biens (-144,3 milliards) conjuguée à une hausse des importations de biens (+59,1 milliards). Conséquence, un taux de couverture des importations (par les exportations) évalué à seulement 40,5%, en repli de 32,3 points de pourcentage par rapport au mois précédent.
Pour rappel, le déficit commercial correspond au solde négatif de la balance commerciale. Autrement dit : lorsque la valeur des importations du pays est supérieure à la valeur de ses exportations.
Les exportations de biens se sont ainsi situées à 228,2 milliards FCFA soit une baisse de 38,7% (-144,3 milliards) par rapport au mois précédent. En revanche, dans la même période, les importations de biens au Sénégal ont progressé de 10,2% (+59,1 milliards) par rapport à juillet, pour atteindre 640,0 milliards Fcfa.
La chute des exportations tirées à la baisse essentiellement par la diminution des expéditions de produits pétroliers (-109,7 milliards) et d’or brut (-35,9 milliards) et de ciment hydraulique (-2,5 milliards), a toutefois été atténuée principalement par l’augmentation des ventes d’acide phosphorique (+15,5 milliards) et de titane (+9,0 milliards). En comparaison avec la même période de l’année dernière, la baisse des exportations est de 7,4% (-18,3 milliards). Pire, entre juillet et Août 2024, au niveau de l’UEMOA, les exportations de biens du Sénégal sont évaluées à 79,3 milliards soit une baisse de 56,8% (-104,4 milliards), par rapport au mois de juillet 2024. Cela représente 34,8% de la valeur totale des exportations de biens, soit un repli de 14,6 points de pourcentage, comparé au mois précédent. Dans la zone, le Mali reste, principalement à travers les produits pétroliers, le premier client du Sénégal avec une part de 77,9% contre 89,0% au mois précédent.
Il faut cependant souligner qu’au deuxième trimestre 2024, le solde global de la balance (l’économie réelle) des paiements s’est amélioré en ressortant excédentaire de 106,9 milliards de FCFA. En 2022, il s’était détérioré en ressortant déficitaire de 62,2 milliards après un excédent de 144,5 milliards de Fcfa en 2021.
A travers le déficit commercial, la dégradation de la position extérieure lève le voile sur les enjeux de compétitivité et d’attractivité du Sénégal, d’autant plus que l’importance du déficit peut entrainer une perte de souveraineté financière et de revenu national potentiel qui fragilise le pays, et qui impose une véritable prise de conscience.
Une activité économique atrophiée
Dans la même période de juillet à Août 2024, l’activité économique interne s’est repliée de 4,8% en liaison avec les contreperformances du secondaire (-6,8%), du tertiaire (-0,9%) et des taxes sur biens et services (-18,7%). Toutefois, sur la période, le secteur primaire s’est bien tenu (+8,9%), selon la note de la DPEE. Sur un an, l’activité économique a légèrement reculé de 0,2% au mois d’août 2024, sous l’influence de la baisse des recouvrements de taxes sur biens et services (-5,0%) et l’atonie (manque de vitalité) des secteurs secondaire (+0,0%) et tertiaire (+0,3).
L’attrition progressive de la base industrielle semble ainsi peser sur la capacité du Sénégal à se positionner dans la compétition internationale, dès lors que les producteurs sénégalais sont moins présents sur certains marchés et dépendent d’un écosystème local de fournisseurs et partenaires qui semblent de plus en plus réduit.
Ça ne tourne pas rond dans l’industrie
A fin août 2024, l’emploi salarié du secteur moderne s’est replié de 2,0%, en variation mensuelle, en raison de la baisse des effectifs dans le secondaire (-3,6%), notamment dans les industries (-2,6%) et le BTP (-9,5%). Pour sa part, l’emploi dans le secteur tertiaire est resté inchangé, du fait de l’effet combiné d’une hausse des effectifs dans les services (+0,2%) et d’une baisse dans le commerce (-0,5%).
En glissement annuel, sous l’effet des pertes nettes d’emploi dans le secondaire (-9,8%), notamment dans les industries (-9,2%) et le BTP (-13,2%), les postes pourvus dans le secteur moderne ont connu une baisse de 5,1%. Cette baisse a été, toutefois, atténuée par la hausse de l’emploi dans le tertiaire de 1,2%, en liaison avec l’augmentation des effectifs dans le commerce (+7,1%), sur la période.
Un climat de pessimisme
Le climat des affaires s’est dégradé entre juillet et Août 2024. Sur la base des Soldes d’opinion des chefs d’entreprise, apparaît le « pessimisme » des industriels, des entrepreneurs des BTP et des prestataires de services. Sur un an, l’indicateur du climat des affaires a perdu 5,4 points en août 2024, selon la note de la DPEE qui relèvent de nombreuses contraintes.
Dans le sous-secteur de l’industrie, les contraintes à l’activité relevées par les enquêtés sont la demande (42%), le recouvrement difficile des créances (33%), l’approvisionnement difficile en matières premières (31%), la concurrence (28%) et la fiscalité (11%). En rythme mensuel, le climat des affaires du sous-secteur a reculé de 6,8 points, reflétant l’orientation défavorable de l’opinion des industriels sur la production, les commandes et leurs perspectives.
Malick NDAW
Source : https://www.lejecos.com/Deficit-commercial--Activi...